La société cotée au NYSE Mega Matrix (ticker : MPU) a déposé, ce jeudi, une déclaration d’enregistrement « shelf » de 2 milliards de dollars afin de créer une trésorerie d’actifs numériques centrée sur l’ENA, le jeton de gouvernance du protocole de stablecoin Ethena.
Selon le formulaire déposé auprès de la Securities and Exchange Commission (SEC), Mega Matrix serait autorisée à émettre jusqu’à 2 milliards de dollars de titres, les recettes futures devant être utilisées pour accumuler des crypto‑actifs. L’action de la société a chuté de près de 6 % avant de rebondir, mais reste à environ 30 % en dessous de son niveau d’avant le virage vers la cryptomonnaie annoncé le 25 août.
Objectif : devenir le premier acteur public à ancrer sa trésorerie dans un stablecoin
Mega Matrix ambitionne d’être la première entreprise cotée à placer son fonds de trésorerie numérique dans le jeton de gouvernance ENA d’Ethena, le protocole de finance décentralisée (DeFi) qui soutient l’USDe, le « dollar numérique » d’une valeur estimée à 12 milliards de dollars. L’USDe est conçu pour maintenir un prix stable de 1 $, tout en générant du rendement grâce à la détention de cryptomonnaies au comptant telles que le Bitcoin et l’Ethereum, et à la vente à découvert d’une quantité équivalente de dérivés. Une fois le mécanisme d’émission activé, le jeton ENA pourrait bénéficier des revenus du protocole.
En juillet, la société récemment créée StablecoinX a annoncé un projet similaire : lever des fonds via une fusion avec une SPAC pour constituer une trésorerie ENA, avec l’objectif de finaliser l’opération avant la fin de l’année.
Ces initiatives s’inscrivent dans la montée en puissance des « digital asset treasury firms » (DAT), des entreprises publiques qui mobilisent les marchés de capitaux traditionnels pour accumuler des crypto‑actifs. Le modèle, popularisé par la société Strategy (MSTR), a d’abord conduit à la création du plus grand portefeuille d’entreprise en bitcoins. Aujourd’hui, de nouveaux entrants orientent leurs stratégies vers des jetons de moindre envergure, comme ENA.
Cependant, la dynamique pourrait être en train de s’essouffler : plusieurs de ces sociétés ont vu leurs cours chuter de 70 % à 80 % au cours des derniers mois, certaines évoluant même en dessous de la valeur nette de leurs actifs numériques.
Parallèlement, le spécialiste de l’analyse blockchain Elliptic a lancé un nouvel outil de suivi des activités criminelles dédié aux stablecoins, destiné aux banques et aux services de conformité afin de renforcer la vigilance face aux risques associés à ces actifs numériques.
