Le Nasdaq a dévoilé ce mercredi un projet de modification de ses règles de cotation qui, selon les analystes, pourrait avantager les sociétés de trésorerie d’actifs numériques déjà bien implantées tout en érigeant de nouveaux obstacles pour les plus petites structures souhaitant intégrer les cryptomonnaies à leur bilan.
Nouveaux critères de cotation proposés par le Nasdaq
Les principales mesures annoncées sont les suivantes :
- Portée du flottant public minimum à 15 millions de dollars pour toute nouvelle inscription.
- Accélération des processus de radiation des entreprises présentant une « non‑conformité » ou dont la valeur de marché tombe en dessous de 5 millions de dollars.
- Exigence d’un produit d’offre publique d’au moins 25 millions de dollars pour les sociétés dont l’activité principale se situe en Chine.
Selon Brandon Ferrick, conseiller juridique de Douro Labs, société d’infrastructure Web3, ces changements ne devraient pas pénaliser les sociétés de trésorerie d’actifs numériques (DAT) bien gérées. Au contraire, il estime que les acteurs les plus solides pourraient bénéficier d’une prime de valorisation, reflétée par un multiple de la valeur nette d’actif (mNAV) plus élevé. « Vous pouvez vous attendre à ce que les meilleures entreprises se négocient à une prime, les moins performantes étant éliminées du marché, ce qui crée effectivement un premium mNAV pour les DAT de haute qualité », a-t-il déclaré à Cointelegraph.
Le principal point de vigilance porte sur l’impact du nouveau seuil de 15 millions de dollars de flottant public. Ferrick prévoit que cette exigence pourrait rendre les sociétés écrans (shell companies) plus coûteuses, augmentant ainsi la barrière d’entrée pour les nouveaux émetteurs. « Les sociétés écrans deviendront plus onéreuses, ce qui signifie que le seuil d’accès sera simplement relevé », explique-t-il.
Une société écran se définit comme une entité juridique disposant de peu ou pas d’activités opérationnelles, souvent utilisée dans le cadre de levées de fonds, de gestion d’actifs ou de restructurations d’entreprise. Les SPAC (Special Purpose Acquisition Companies) sont un exemple fréquent de ce type d’entité, largement mobilisées dans les transactions impliquant des trésoreries d’actifs numériques.
Le Nasdaq a indiqué soumettre ces propositions à la Securities and Exchange Commission (SEC) pour examen et, en cas d’approbation, mettre en œuvre les nouvelles exigences de cotation dans les plus brefs délais.
En tant que l’une des plus grandes places boursières mondiales, le Nasdaq figure parmi les leaders des marchés d’options et de titres technologiques. En août 2025, il répertoriait 3 324 sociétés cotées aux États-Unis et gérait plus de 49 milliards d’actions en volume mensuel.
Les règles du Nasdaq imposent généralement aux entreprises d’obtenir l’accord des actionnaires avant d’émettre de nouveaux titres liés à des acquisitions majeures, à des plans de rémunération en actions, à un changement de contrôle ou à une cession représentant 20 % ou plus des actions à un prix inférieur au cours du marché.
