Vitalik Buterin, co‑fondateur d’Ethereum, a détaillé lors d’une interview jeudi comment la prochaine mise à jour Fusaka, prévue pour le 3 décembre, permettra de lever les goulets d’étranglement liés à la disponibilité des données sur les solutions de couche 2 (L2). Cette évolution repose sur une nouvelle fonctionnalité centrale, le PeerDAS (Peer Data Availability Sampling).
« PeerDAS vise à accomplir quelque chose de presque inédit : disposer d’une blockchain en direct qui ne contraint aucun nœud à télécharger l’intégralité des données », a expliqué Buterin. Selon lui, ce mécanisme constitue « la clé du scaling des L2, et à terme du scaling de la L1 ». Au lieu de télécharger la chaîne complète, chaque nœud ne récupère que de petits « chunks » de données et utilise un échantillonnage statistique pour vérifier que l’ensemble du jeu de données est bien présent sur le réseau.
Fonctionnalités clés de la mise à jour Fusaka
Le PeerDAS a été introduit dans le cadre de l’EIP‑7594 en janvier 2024. Cette proposition vise à garantir la disponibilité des blobs tout en ne téléchargeant qu’une fraction du volume total. En assurant une disponibilité supplémentaire des données, le PeerDAS contribue à accroître l’échelle d’Ethereum, notamment pour les roll‑ups, dont le principal goulot d’étranglement reste la disponibilité des données sur la couche 1.
La mise à jour Fusaka doublera la capacité cible des blobs, passant de 6 blobs par bloc à un maximum de 9, grâce à l’implémentation de l’EIP‑7594. Cette modification s’inscrit dans le prolongement de la mise à jour Dencun de mars 2024 (EIP‑4844, dite « proto‑danksharding »), qui a introduit les blobs – des objets binaires de grande taille conçus pour réduire les coûts des transactions des roll‑ups.
Buterin a rappelé que, malgré plusieurs années de travail, il s’agit d’une technologie nouvelle et que les développeurs principaux restent « très prudents lors des tests ». Il a donc indiqué que le nombre de blobs augmentera d’abord de façon conservatrice avant de devenir plus agressif, afin de garantir une montée en puissance maîtrisée.
Après le déploiement de Fusaka, deux fourches « Blob Parameter Only » (BPO) seront programmées pour augmenter progressivement le plafond maximal de blobs : la première, prévue peu après décembre, portera le maximum à 15 blobs par bloc, et la seconde, prévue en janvier, le fera passer à 21, selon la chercheuse Ethereum Christine Kim.
Cette évolution intervient alors que le réseau a récemment atteint pour la première fois l’objectif de six blobs par bloc, un pic attribué notamment à l’activité de la couche 2 Base de Coinbase et du projet Worldcoin, comme l’a souligné Hildebert Moulié, responsable des données chez Dragonfly.
