Ukraine Has Lost At Least $10B to Crypto Crime: RUSI

Un rapport du Royal United Services Institute (RUSI) estime que l’Ukraine pourrait récupérer au moins 10 milliards de dollars de fonds détournés et de recettes fiscales perdues en adoptant un cadre réglementaire complet dédié aux cryptomonnaies. Selon l’étude, l’absence d’une action rapide exposerait le pays à une détérioration supplémentaire de ses finances et de sa sécurité.

Le think‑tank britannique souligne que les risques spécifiques à l’Ukraine sont liés aux activités de gré à gré (OTC) sur le territoire, à son rôle de hub pour les menaces et à l’utilisation des cryptomonnaies pour financer l’acquisition de composants sanctionnés destinés à l’armée russe, ainsi qu’aux réseaux de « money mules » et autres acteurs illicites.

Mesures proposées et échéances

Le rapport recommande à Kiev de recentrer sa politique sur l’attraction d’actifs précis, notamment les stablecoins, de reconnaître le chevauchement entre cybercriminalité et finance illicite, et d’établir des règles claires et contraignantes. Sans ces mesures, l’Ukraine risquerait de rester un point de transit pour le blanchiment de fonds russes tout en décourageant les start‑ups légitimes à cause d’une fiscalité excessive et d’une corruption perçue.

  • Le parlement ukrainien a adopté en février 2022 la « Loi sur les actifs virtuels », mais son entrée en vigueur dépend encore de l’adoption d’une loi séparée sur la fiscalité.
  • Dans le cadre de son processus d’adhésion à l’UE, l’Ukraine devra harmoniser ses règles relatives aux actifs virtuels avec les normes européennes d’ici la fin 2025.
  • Le pays doit également se conformer aux exigences du Groupe d’action financière (FATF) en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme ; son statut actuel « partiellement conforme » pourrait être dégradé lors du prochain examen MONEYVAL.
  • Les réseaux de « drops », équivalents locaux de money‑mules, siphonnent chaque mois environ 24 millions de dollars du budget ukrainien. En 2023, les banques ont fermé 80 000 comptes de mule, mais les criminels continuent de recruter des citoyens vulnérables en leur proposant de blanchir des sommes dès 120 dollars.
  • Des opérations de trafic de drogue menées via Telegram et payées en cryptomonnaies ajoutent une couche supplémentaire de menace, avec des acteurs russes ciblant les soldats ukrainiens pour affaiblir le moral.

Le phénomène de blanchiment via les cryptomonnaies ne se limite pas à l’Ukraine. En août dernier, le Royaume‑Uni et les États‑Unis ont sanctionné des réseaux kryptographiques kirghizes liés à la stablecoin adossée au rouble A7A5 et à deux bourses locales succédant à Garantex, suscitant la réaction du président kirghize accusant ces pays de politiser l’économie nationale.

Par ailleurs, l’Ukraine a déjà commencé à sanctionner des acteurs liés à la Russie : en juillet, elle a pris des mesures contre 19 mineurs de cryptomonnaies russes, 17 opérateurs d’actifs numériques et cinq plateformes d’échange, ainsi que d’autres entités reliées à l’infrastructure financière russe.

Pierre Martin

Pierre Martin

Je suis passionné par l’univers des cryptomonnaies et je consacre mon temps à analyser, comprendre et partager les tendances qui façonnent la finance numérique. Curieux et visionnaire, j’explore les technologies blockchain, les projets émergents et l’impact des actifs numériques sur l’économie mondiale. Mon objectif est de rendre l’univers crypto accessible à tous, en combinant pédagogie, actualité et réflexion stratégique.